• L'Ombre du Féminin de l'Être

    à travers le mythe de la Genèse Eve et le Serpent

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    Le Chapitre 3 de la Genèse

    La déification immédiate et la perte de l'état édénique

    Présentation de l'atelier

  • Adam et Eve sont les deux polarités de la psyché,

    le Conscient et l'Inconscient

    Eve est le Féminin d'Adam,

    La psyché qui est confondue avec la Grande Mère archétypique, l'Inconscient

    Que dit le mythe biblique à propos d'Eve et du Serpent ?

    « Alors l’Éternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’endormit ; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place. L’Éternel Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme, et il l’amena vers l’homme… On l’appellera femme, parce qu’elle a été prise de l’homme. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme (son intériorité) et ils deviendront une seule chair. L’homme et sa femme étaient tous deux nus, et ils n’en avaient point honte… Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l’Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? La femme répondit au serpent : nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : vous n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Alors le serpent dit à la femme : vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence ; elle prit de son fruit, et en mangea ; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en mangea. Les yeux de l’un et de l’autre s’ouvrirent, ils connurent qu’ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des ceintures…

    L’Éternel Dieu dit : Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant d’avancer sa main, de prendre de l’arbre de vie, d’en manger, et de vivre éternellement. Et l’Éternel Dieu le chassa du jardin d’Éden, pour qu’il cultivât la terre, d’où il avait été pris. C’est ainsi qu’il chassa Adam ; et il mit à l’orient du jardin d’Éden les chérubins qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin de l’arbre de vie".

    Qu'est-ce que le Féminin de l’Être  ?

    La psyché est “bipolarisée” entre Conscient et Inconscient, Masculin et Féminin, Accompli et Inaccompli, Adam et Eve.

    Le Féminin de l’être correspond à l’intériorité dans laquelle est scellée la présence divine. L’intériorité est l’espace psychique qui contient la nature ontologique de l’homme, sa nature supérieure, le “Je suis”, qui n’est pas identifié à l’histoire et à ses traumatismes. Cet espace est immuable et non altéré par les expériences de la vie. Il n’est pas revêtu des “tuniques de peau” dont parle la Genèse qui sont la conséquence de la perte de l’état édénique. Ces tuniques de peau correspondent aux complexes de Jung et aux identifications de la psychanalyse.

    Dans la tradition judaïque, le Féminin de l’être se nomme Isha. Elle n’est pas humaine et encore moins biologique, mais une terre intérieure que chaque individu doit explorer, cultiver et épouser. Il ne s’agit pas d’épouser la mère biologique. Pour les alchimistes elle est “la materia prima et confusa” et pour Jung l’Inconscient, la Mère des profondeurs dont il est vital de se différencier sous peine de vivre sous le joug du chaos psychique originel que symbolise le serpent.

    La différence entre Isha et Eve ne figure pas dans le texte biblique ce qui sème de la confusion entre l’autre côté d’Adam, la Grande Mère archaïque qu’est l’inconscient et sa côte, qui fait référence à la femme biologique nommée Eve.

    Que symbolise le Serpent de la Genèse ?

    Il symbolise l’Ombre, ce qui évolue en dehors de toute conscience. Il n’est pas en relation avec l’homme. Sa nature froide, instinctive et tchonienne exprime sa dangerosité. Et cependant, précise le mythe, il est le plus rusé des animaux du jardin d’Éden, intelligent et connaissant, car il est le gardien, comme le dragon des contes de fées, d’un trésor : le mystère de la vie, la Gnose. C’est la raison pour laquelle, il peut proposer à la partie la plus fragile d’Adam la déification immédiate en mangeant du fruit défendu de l’arbre de la connaissance. Isha est une terre en friche, immature et inconsciente, privée de discernement quant à la proposition illusoire de devenir l’égale de Dieu. Naïve, elle succombe à la tentation offerte par le Serpent. La déification immédiate est à haut risque, car elle propose de faire l’économie du chemin de l’individuation qui seul permet l’avènement de la puissance de l’être. Le piège de l’illusion d’être, un être abouti, se referme, et l’homme privé de sa puissance ne connaît que les affres du pouvoir et des dégâts qui lui sont associés : mégalomanie, inflation psychique, narcissisme destructeur, toute-puissance, hyper contrôle, etc.Le Serpent de la Genèse a une fonction bien précise qui est celle de mettre face à face Adam avec son Ombre. Cette autre que lui, son autre côté, celui qui demeure dilué dans la psyché collective : la Grande Mère des origines. Si Adam reconnaît toutes les forces psychiques qui le constituent, qu’il les nomme et les intègre au Moi conscient, il devient un être autonome, responsable et mature. Dans ce cas il cesse d’être exclusivement un être pulsionnel, émotionnel et psychique en quête d’avoirs et de pouvoirs, il devient un être spirituel révélant son humanité.

    Le Serpent de la Genèse est le grand adversaire, nommé selon les textes Samael, (l’époux de Lilith, le féminin archaïque), Satan, Lucifer… il est n’est pas l’ennemi de la psyché, mais au service de son accomplissement.

    Il est le symbole de l'Ombre du Féminin, un Éros dévoyé car détourné de sa finalité première qui est la croissance et l'expansion de l'Être.

    En quoi ce mythe parle de l'homme d'aujourd'hui ?

    L’homme non différencié de son inconscient demeure identifié à ses pulsions, à ses instincts, à ses archaïsmes, à son animalité et à son inhumanité. Ces identifications figent la libido et forment des impératifs internes auxquels l’homme souscrit mécaniquement. Coupé de sa nature ontologique qu’il ignore, il est sous l’emprise de sa nature inférieure, insatiable, avide, intolérante à la moindre frustration et donc inscrite dans l’immédiateté de la satisfaction, ce dont témoigne la multiplication des addictions en tout genre.

    Seul le supérieur peut contenir l’inférieur, seule la sagesse peut contenir la folie, seul le grand peut contenir le petit et ainsi de suite… L’hyper rationalité de l’homme moderne, victime du mythe culturel et civilisationnel de la masculinité, est dans le déni de son ombre, l’autre côté, qui reste en jachère, faute d’être reconnu. Non différencié de son ombre, il ne peut bénéficier des qualités vertueuses de son Féminin (relation, sensibilité, humanité, spiritualité) il demeure un être pulsionnel plus proche de l’animal que de l’humain, agi par les forces obscures de l’inconscient collectif qu’il était sommé de nommer depuis le début de la Création.

    Ce mythe l’avertissait du chemin à parcourir pour devenir une totalité psychique.

    Qu'en pense Jung ?

    Dans son ouvrage Aïon, Jung écrit “le serpent correspond à ce qui est totalement inconscient et incapable de conscience… tout en semblant posséder, en tant qu’inconscient collectif et instinct une sagesse propre et un savoir souvent perçu comme surnaturel”. Il préfigure le chaos originel, celui de l’inconscient primordial qui menace en permanence d’engloutir la conscience acquise. Le Serpent est le numen personnifié de l’Arbre de Vie qui séduit la partie inconsciente d’Adam et la convainc de désobéir à Dieu. Le numen est l’aspiration naturelle de la psyché au sacré, au religieux, au spirituel, à la l’avènement du Soi. Or l’arbre symbolise le processus de croissance et de métamorphose d’une graine jusqu’au couronnement de l’œuvre : le fruit. Il correspond au Processsus d’individuation dont parle Jung, dont la finalité est la réconciliation des contraires, l’union du Masculin et du Féminin, la réconciliation de l’archaïque et du civilisé, à savoir s’éveiller à la Conscience.

    Or Adam a brûlé les étapes en mangeant le fruit (la Gnose) alors même que son travail d’épousailles de l’inconscient n’avait pas commencé. En conséquence de quoi, il se prend pour un “” homme total » alors même que la perte de l’état édénique de l’unité l’inscrit dans la division, le conflit, le rapport de force car il a perdu le mode d’emploi pour réconcilier les contraires qu’il oppose. Jung précise que dans la vie psychique, le héros doit rencontrer le dragon, le Serpent (la mère archétypique) pour accéder à son statut d’adulte.

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    Dominique Baumgartner

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    06.08.26.08.92

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    dominique.baumgartner@cree-coaching.com

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    26 avenue du Belvédère- 93310-

    LE PRÉ SAINT- GERVAIS

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