• Le labyrinthe et le Minotaure

    de la psyché

    à travers le mythe grec de Thésée

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    Une allégorie de l'énergie sexuelle réduite à sa nature pulsionnelle

     

    Présentation de l'atelier

  • Le Minotaure est le daïmon de la psyché

    Le Soi prisonnier du labyrinthique Moi identifié

    Le mythe grec de Thésée

    La ville d’Athènes et son roi, Égée, connaissent une tragédie : tous les neuf ans, Égée doit livrer sept jeunes gens et sept jeunes filles au roi de Crète, Minos, qui nourrit de chair fraîche le Minotaure, détenu dans le labyrinthe, qu’il a fait construire à cet effet par l’architecte Dédale. Lors du troisième tribut, Thésée, fils d’Égée, intègre volontairement le dramatique convoi, bien décidé à y mettre un terme en affrontant le monstre. Avec l’aide d’Ariane, la fille du roi Minos, il pénètre dans ce lieu inextricable, muni d’un fil invisible, pour égorger le Minotaure et ressortir indemne de ce dédale dont nul mortel ne peut s’échapper. Ariane a trahi son père par amour pour Thésée et doit fuir la Crète pour échapper à la mort qui l’attend, mais le sort qui lui est réservé est bien plus triste encore : Thésée l’abandonne sur l’île de Naxos, redoutant la colère de Dionysos à laquelle elle était promise. Sur le chemin du retour, il oublie de hisser la voile blanche qui devait témoigner de sa victoire auprès de son père et laisse flotter au vent la voile noire. Cet oubli fut fatal au roi Égée qui, désespéré, se jette à la mer qui porte désormais son nom.

    Qu'est-ce que ce mythe dit à l'homme d'aujourd'hui ?

    L’énergie sexuelle ou les polarités Masculin/Féminin sont à l’origine de la Création et de la dynamique psychique.
    La réduire à la sexualité, c’est la limiter à la procréation et à la préservation des espèces, alors même qu’elle est l’énergie de la Création. Le taureau est reconnu pour sa semence féconde, sa force et sa puissance; son énergie demande une "digestion psychique" car il est en attente d'être humanisé.

    La répression des pulsions, le refoulement des aspirations, les petits aménagements avec soi, les inhibitions sont les matériaux de construction du labyrinthe psychique dans lequel l’individu tourne en rond, à la recherche de moyens artificiels pour s’en évader.
    Il y a peu de différence entre l’homme moderne et le héros du mythe grec, Thésée. Tous deux demeurent prisonniers de l’illusion de leur puissance en tuant la bête. Ils ont recours au mythe de la virilité qui légitime le rapport de force avec l’environnement interne et externe : le combat, l’agressivité, l’héroïsme, la force, la domination, la conquête autant de valeurs morales qui les éloignent de la Connaissance de leur nature ontologique et les condamnent aux impératifs de leur nature pulsionnelle. Les héros modernes, comme ceux de l’Antiquité, ignorent jusqu’à l’existence du Soi, alors comment pourraient-ils connaître sa nature paradoxale et son influence déterminante sur la dynamique de leur psychisme. "Comme tous les archétypes, le Soi a aussi un caractère paradoxal, antinomique. Il est masculin et féminin, vieillard et enfant, puissant et désarmé, grand et petit. Le Soi est un véritable complexio oppositorum » écrit C.G. Jung.

    Que désigne le mot labyrinthe ?

    Le labyrinthe est un mandala, le symbole de la mère des profondeurs qui contient en son centre le génie créateur de l'Être. En l'abscence de dialogue entre les deux instances de la vie psychique le Moi et le Soi, le mandala devient un labyrinthe. En son centre, le Minotaure est un monstre, mi-homme/mi-bête, dont la double ascendance, céleste et terrestre, fils de Poséidon et de Minos, le Dieu des profondeurs marines et le roi de Crète, que chaque homme doit « prendre par les cornes » selon un dicton populaire . Le héros Thésée tue le Minotaure car il est informé par les lois de la Matière et non par celle de l'Esprit.
    Ce combat mythique rend compte d’un Processus d’individuation avorté. Thésée demeure identifié au héros et à ses valeurs morales : le courage, la volonté, la bravoure, autant de critères qui le maintiennent dans l’illusion de sa toute-puissance. Par voie de conséquences son rapport à l’environnement est un rapport de forces et de combat : tuer le Minotaure c’est se priver de la force de Vie et de son impérieux désir de créer, ce que symbolise le taureau.
    Tuer le père n’a rien de glorieux, sauf pour l’ignorant.
    En langage jungien : se couper du Soi c’est renoncer à l’état édénique ( la réconciliation des contraires) et séjourner en enfers ( le conflit des polarités). Le Minotaure de la psyché est le Soi : le processus créateur à l’œuvre dans l’univers comme dans la psyché de l’homme, qui aspire à l'unité première. Cette puissance créatrice demande à être canalisée et orientée à défaut, elle est dévastatrice.
    Nombreux sont les héros grecs qui ont goûté à l’illusion de leur puissance et dont le parcours s’achève au royaume
    des morts gouverné par Hadès. Séjourner aux Enfers équivaut à demeurer prisonnier des forces obscures de l’inconscient. Tant que le travail de différenciation avec ces forces n’est pas pas effectué, l’humain fait l’expérience de la possession, de la dissociation et de la répétition : une condition humaine, inhumaine.

     Que symbolise le taureau ?

    Il est un cosmophore, à savoir le support du monde manifesté dans de nombreuse traditions.
    Le magnifiqueTaureau sacré, offert par Poséidon à Minos, symbolise la Force de Vie portée par l’impérieux désir de créer. C’est l’expression même du puissant magnétisme de l’énergie sexuelle qui donne forme à toutes nos aspirations. Le Minotaure est un être mi-homme, mi-bête qui symbolise la force de l’énergie sexuelle quand elle n’est pas maîtrisée. D’où vient-il ?

    Le Minotaure est né des amours de Pasiphaé, épouse du roi Minos et de Poséidon. Il est un magnifique taureau blanc, lumineux et d'une beauté éclatante, dont la caractéristique est de posséder un corps d’homme et une tête de taureau.

    Minos, roi de Crète, possède tout, la gloire, la puissance et la fortune. Blasé et frustré de l’essentiel, il supplie Poséidon de lui montrer la richesse des profondeurs des océans. Sa prière est exaucée sous la forme d’un magnifique taureau blanc avec des cornes d’émeraude. Sa beauté saisissante fascine Minos qui ne tient pas la promesse faite au Dieu des profondeurs, à savoir sacrifier le taureau pour l’honorer.
    Minos cupide et avide, entre en possession de ce trésor qu’il dissimule à la vue de la population en faisant construire un labyrinthe par l’architecte Dédale. Mais Poséidon trahi, déchaîne le Minotaure qui devient fou furieux, et dévaste la Crète et toutes les possessions de Minos. Seul Hercule apprivoisera ce dernier pour mettre fin au carnage.
    C’est un autre mythe…

    Qu'en pense Jung ?

    Le Processus d'individuation est la quête du Soi, laisser advenir "l'homme total". La complétude de la psyché, à savoir la reconciliation de l'homme et de la bête, la nature instinctive contenue par la nature spirituelle. C'est le chemin à parcourir qui mobilise l'énergie du héros non pas pour tuer la bête mais pour la sacrifier: faire le sacré consiste non seulement à humaniser ce qui est demeuré archaïque dans la psyché mais aussi à réconclier les contraires tels que l'homme et la bête.
    Dans la culture dominante, le mot sacrifice est considéré comme un acte héroïque à haute valeur morale. Pour Jung, il est un processus naturel au cœur même de la vie psychique : une aspiration naturelle à la réalisation de Soi par la dissolution des toutes les identifications, croyances, complexes, représentations qui ne lui correspondent pas. Le sacrifice est la pierre angulaire de tout développement psychique. Plus précisément, l’homme doit renoncer à l’état d’inconscience qui le dilue dans la psyché collective (la Grande Mère), à l’inertie, à la nostalgie régressive de l’enfance. Pour grandir, il doit se différencier du collectif, discerner, apprendre à lire le réel, penser et agir par lui-même, renoncer à ses fantasmes de toute-puissance et assumer son influence sur l’environnement. Devenir autonome, exige le sacrifice de son irresponsabilité dans l’avènement des situations. Jung écrit à propos du sacrifice du taureau dans les différentes traditions qu'il est « le désir d’une vie de l’Esprit qui permettrait à l’homme de triompher de ses passions animales primitives et qui après une cérémonie d’initiation lui donnerait la paix » .

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    Tarif : 10€
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  • Coordonnées

    Dominique Baumgartner

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    06.08.26.08.92

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    dominique.baumgartner@cree-coaching.com

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    26 avenue du Belvédère- 93310-

    LE PRÉ SAINT- GERVAIS

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