• Le processus alchimique du sacrifice

    à travers le conte de la Belle et de la Bête

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    Conte de Madame Leprince de Beaumont- 1757

    Présentation de l'atelier

  • Le sacrifice

    Un processus naturel de transformation de la psyché

    par la dissolution des identifications

    Le conte de la Belle et la Bête

    Un riche marchand, père de trois filles et de trois garçons, perdit ses richesses et partit vivre à la campagne avec sa famille. Un jour, en rentrant de la ville, il se perdit. Il aperçut un château et s’y rendit pour y passer la nuit. Il ne rencontra personne.

    Le lendemain matin, il vit une rose et se rappela que la Belle, sa fille cadette, en voulait une. Il la cueillit, mais une Bête horrible apparut et le condamna à mort. Cependant, il pouvait être remplacé par une de ses filles. La Belle décida, de son plein gré, de prendre la place de son père et se rendit au château. Elle rencontra l’affreuse Bête et fut effrayée par sa laideur. La Bête tomba sous le charme de la Belle et lui offrit tout ce qu’elle désirait. Chaque jour, il lui demandait de l’épouser, mais la jeune fille refusait toujours. Un soir, elle vit dans un miroir son père malade. La Bête l’autorisa à lui rendre visite et lui donna un gant « enchanté » pour lui permettre de voyager. Elle resta dix jours près du vieux marchand au lieu des huit prévus et cette absence causa un grand chagrin à la Bête. En rêve la Belle voit que la bête se meurt de désespoir. Elle décide de retourner au château pour secourir la Bête et dépassant ses peurs et sa répugnance promet à la Bête de l’épouser et de l’aimer.

    Qu'est-ce que ce conte dit à l'homme d'aujourd'hui ?

    La contradiction se dissout dans la conjonction des opposés. Le conte de la Belle et de la Bête rappelle à chacun d’entre nous que sans la rencontre des opposés, les matériaux psychiques nécessaires à l’accomplissement de l’un et de l’autre, n’auraient pu être révélés. Dans ce cas, le processus d’individuation dont la finalité est « l’homme total » est à l’arrêt, car les apparences, les critères esthétiques, la pensée dualiste et manichéenne qui prévalent, empêchent l’intégration du versant opposé par le Moi conscient. L’homme, demeuré la moitié de lui-même, est pris au piège de l’idéalisation de lui-même et d’un monde illusoire qui le condamnent à subir les assauts répétés des forces obscures de son inconscient qu’il n’a pas intégrées.

    Que désigne le mot sacrifice ?

    Dans la culture dominante, le mot sacrifice est considéré comme un acte héroïque à haute valeur
    morale. Dans cet atelier, il est abordé comme un processus naturel au cœur même de la vie psychique : une aspiration naturelle à la réalisation de Soi par la dissolution des toutes les identifications, croyances, complexes, représentations qui ne lui correspondent pas. Dans la psychologie analytique de Jung, le sacrifice est la pierre angulaire de tout développement psychique.
    Plus précisément, l’homme doit renoncer à l’état d’inconscience qui le dilue dans la psyché collective (la Grande Mère), à l’inertie, à la nostalgie régressive de l’enfance. Pour grandir, il doit se différencier du collectif, discerner, apprendre à lire le réel, penser et agir par lui-même, renoncer à ses fantasmes de toute-puissance et assumer son influence sur l’environnement. Devenir autonome, exige le sacrifice de son irresponsabilité dans l’avènement des situations.

    La conjonction des opposés est le processus alchimique de l'individuation

    La conjonction des opposés « Belle et Bête », beauté et laideur, subtile et grossière, a créé quelque chose de nouveau, d’inespéré, d’improbable : les formes précédentes sont dissoutes laissant advenir la beauté de la Bête et la maturité féminine de Belle. L’union des contraires, obtenue par le consentement de la Belle d’épouser la Bête, réalise les potentialités latentes et méconnues des deux protagonistes restées dans leur ombre. La Bête était ensorcelée par une mauvaise fée qui en avait la garde et la Belle, la petite fille préférée de son papa. Pour l’un comme pour l’autre, l’intégration de leur ombre respective était indispensable à la métamorphose qui va s’opérer : la rencontre de deux êtres matures au-delà de leurs différences, la condition sine qua nonne de la relation vivante.

    Quiconque est sur le chemin de l’individuation doit intégrer les contenus de l’inconscient, à commencer par l’Ombre puis par l’Anima et l’Animus et le Soi pour aboutir aux noces alchimiques : la totalité psychique qui confère la complétude et la plénitude à l’homme.

    Les étapes alchimiques, dans leur langage symbolique, témoignent de la décomposition de la matière : mort, combustion, calcination, putréfaction. Ces étapes transposées à la vie psychique, mais détournées de la sagesse primitive sont vécues sur des registres doloristes, comme l’humiliation, la perte, le mépris, l’asservissement, le harcèlement…

    Qu'en pense Jung ?



    Jung parle de la réconciliation descontraires pour retrouver l’Unité des origines de la psyché androgyne.

    Le contraste de la Belle et de la Bêteest donc une opportunité pour réunir ce qui a été divisé et d’assister à une métanoïa :le Moi littéralement sacrifié est obligé d’intégrer les contenus de l’inconscientqui se présentent. C’est un moment charnière associé à une grande tension
    énergétique, fait de déchirements intérieurs qui vont bouleverser les habitudes
    à être et à penser, et élargir la personnalité.

    La Bête est sous le joug d’une animanégative (la fée sa marraine qui voulait l’épouser est folle de rage d’avoir
    été éconduite, lui jette un sort) et la Belle quant à elle, elle est sous l’emprise
    d’un complexe père et d’un animus primitif qui la maintient immature, dévouée
    et sacrificielle. Ces deux-là participent d’une humanité dont la conscience est
    immature. Or l’homme ne peut avoir accès à la réalité du monde que s’ilsacrifie ses préoccupations narcissiques pathologiques et ses identifications
    imaginaires qui le maintiennent au-dessus des réalités et de sa condition
    humaine
    . L’instance centrale et organisatrice du psychisme est le Soi et c’estlui qui impulse le sacrifice du Moi identifié. Ce dernier vit tout processus de
    transformation comme une perte et il s’y opposera de toutes ses forces pour
    maintenir ses positions. Son opposition et sa résistance génèrent de la
    souffrance. Jung écrit que le sacrifice nécessaire à toute évolution de la
    conscience est un autosacrifice. Le Moi conscient va déclencher le processus de
    transformation, le mettre en œuvre et le subir. Le sacrificateur et le sacrifié
    sont une seule et même personne. Le sacrifice est donc une expansion de laconscience par le renoncement aux différentes formes d’attachements.


  • Pour en savoir plus

    Replay audio de l'atelier interactif

    3 heures d'écoute
    Tarif : 10€
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  • Coordonnées

    Dominique Baumgartner

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    06.08.26.08.92

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    dominique.baumgartner@cree-coaching.com

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    26 avenue du Belvédère- 93310-

    LE PRÉ SAINT- GERVAIS

    Métro: ligne 11 , stations Porte des Lilas ou Mairie des Lilas