• Sisyphe

    Un mortel qui défie la mort

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    L' hybris de l'homme

    Présentation de l'atelier

  • Sisyphe est l'archétype du surhomme

    Il est coupé de la réalité de sa condition humaine et défie les dieux

    Le mythe de Sisyphe

    Sisyphe est le fondateur mythique de la ville de Corinthe, fils d’Éole et d’Enératé, il est connu pour être le plus rusé des hommes et le père d’Ulysse.

    En échange d’une source qui ne tarirait jamais pour alimenter Corinthe en eau, Sisyphe révèle au Dieu fleuve Asopos, où Zeus cache sa fille Égine, qu’il a séduite sous les apparences d’un aigle. Zeus avisé de cette délation veut se venger de Sisyphe et demande au dieu Thanatos de l’expédier en enfer.

    Lorsque Thanatos se présente devant Sisyphe pour lui signifier la punition dont il était l’objet, ce dernier lui présente un objet de sa dernière invention : des menottes, avec lesquelles il l'enchaîne.

    Zeus constate qu’à la surface de la terre la grande faucheuse n’accomplit plus sa tâche et plus personne ne meurt. Informé de la ruse de Sisyphe, il dépêche Arès, dieu de la guerre pour délivrer Thanatos afin que Sisyphe descende aux enfers.

    Sisyphe, toujours aussi rusé, mais conscient qu’il avait affaire à des dieux, donne à sa femme la consigne de lui organiser des funérailles indignes. Arrivé dans le royaume des ombres, il plaide sa cause auprès d’Hadès pour remonter à la surface et organiser des funérailles dignes d’un roi. Hadès y consent.

    Sisyphe quitte les enfers et ne tient pas sa promesse : c’en est trop pour Zeus. Cette fois, il faut mettre un terme à ce défi et Thanatos vient le chercher de force et lui inflige la punition de Zeus : il est condamné à poser un acte stérile à perpétuité. Sisyphe pousse un rocher au sommet d’une pente abrupte, et aussitôt ses efforts récompensés, le rocher dévale la pente et tout est à recommencer.

    Quel est le Processus d'individuation  de Sisyphe ?

    Le mythe de Sisyphe est une version d’un Processus d’individuation mis en échec par la prétention d’un mortel à être au-dessus des lois : le petit affronte le plus grand sans mesurer l’abysse qui les oppose.
    À l’inverse, le Processus d’individuation qui est dans son principe même, une invitation à prendre appui sur ce qui est plus grand que le Moi, exige de lui, l’humilité de reconnaître ce qui le dépasse.
    Sisyphe est identifié à un Moi conscient, ignorant des forces obscures de l’inconscient et qui imagine pouvoir les surpasser.
    L’homme fâché avec la mort méconnaît le processus de transformation qui est à l’œuvre dans l’univers comme dans la psyché humaine. Cet atelier a pour finalité de mettre la mort à sa place, si elle s’oppose à la naissance, elle est indispensable à la vie.

    En quoi ce mythe parle de l'homme d'aujourd'hui ?

    La finalité du Processus d’individuation est d’unifier le monde visible et invisible, Sisyphe fait partie des mortels qui les divisent et qui espèrent atteindre l’immortalité et l’unité en supprimant ce qui les dérange. Son ignorance lui fait croire que la mort s’oppose à la vie, or la Vie n’a pas de polarité opposée. Ce qui s’oppose à la mort, c’est la naissance.
    De nos jours, la culture dominante perpétue cette ignorance et les hommes identifiés à leur toute-puissance continuent à transgresser les lois de la Vie, comme Sisyphe le fit en son temps.
    Ce comportement mobilise l’énergie du héros et du surhomme (le transhumanisme), qui ont l’audace de se mesurer aux forces agissantes du ciel et de la terre. La conséquence est terrible : un déficit de l’être et une inflation de l’avoir qui se traduisent par un travail inutile, stérile et vain : l’homme, aussi rusé soit-il, est condamné à une condition humaine absurde et en perte de sens puisqu’il veut faire mieux que Dieu, le Soi, la Transcendance..., il se prend pour le centre du monde et agit en ce sens.
    Le surhomme n’est pas un être autonome, il ne connaît pas la complétude de son être, c’est un être de combat, de contrôle, d’opposition, égocentré et individualiste : un Objet de production là où le Processus d’individuation l’invite à être un Sujet en croissance.

    Seul le Moi individué à l'écoute de son âme peut accepter la mort

    Selon Jung, la vie se comporte comme si elle allait se poursuivre. Il semble faire référence non pas au complexe du Moi, que la mort terrorise, mais à la conscience de l’être individué qui a opéré les douloureuses différenciations d’avec les forces chaotiques de l’inconscient. Cette conscience supérieure qui permet à l’homme de parachever l’œuvre de Dieu, comme l’alchimie médiévale le préconisait. Jung écrit « pour celui qui a pris conscience de l’éternité nichée au fond de lui, de cette force universelle, de cette source de transcendance immanente, pour cet individu, sa vision du monde et sa vie ne peuvent plus jamais être la même ». Seule l’individuation permet de s’émanciper du cycle éternel mort et renaissance auquel Sisyphe lui-même voulait échapper. Le moyen qu'il a employé pour conquérir l’immortalité a été voué à l’échec, car Thanatos, le dieu qu’il a neutralisé par ruse, est indispensable à la dynamique psychique comme à la dynamique de l’univers. Il épargne l’homme de la mort psychique, en lui apportant l’énergie de la séparation, de la destruction et de la dissolution pour clore ce qui a besoin de l’être et se rendre disponible au nouveau.

    La mort est une étape de la vie non négociable

    La mort est une réalité non négociable à l’origine de vécus insoutenables et d’incompréhensions. Elle demeure la grande inconnue, un passage à un autre état, dans le processus de vie ou une fin définitive absurde et cruelle, selon l’acception que nous avons de l’homme et de ce qui le constitue. Elle est intraitable et redoutée tant qu’elle est opposée à la vie, alors que la naissance est son autre polarité. La vie est sans fin et nous confondons la vie avec l’expérience que nous en avons, qui elle se situe entre la naissance et la mort et nous fait rentrer dans l’histoire.
    Entre la naissance et la mort, nous faisons dans tous les cas l’expérience de l’individualité comme tout organisme vivant qui a pris forme, et de l’individuation selon que nous nous reconnaissons une vie intérieure, une dimension spirituelle et divine. La première nous est donnée, la seconde s’obtient par un travail sur soi et un accès à une conscience supérieure.
  • Lecture complémentaire

    sur le Processus de mourir

  • Pour en savoir plus

    Replay audio de l'atelier interactif

    3 heures d'écoute
    Tarif : 10€
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  • Coordonnées

    Dominique Baumgartner

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    06.08.26.08.92

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    dominique.baumgartner@cree-coaching.com

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    26 avenue du Belvédère- 93310-

    LE PRÉ SAINT- GERVAIS

    Métro: ligne 11 , stations Porte des Lilas ou Mairie des Lilas