Le conflit irréductible Haine et Amour trouve sont origine dans l’apprentissage du réel ; ce qui suppose que l’enfant apprenne à vivre ses frustrations, l’absence, le manque, la haine, l’amour, le plaisir, le déplaisir.
Cet apprentissage dépend de la disponibilité et de la maturité de la mère dans les échanges avec l’enfant. La différenciation s’ébauche pour trouver son issue dans le conflit œdipien. Dans le meilleur des cas, cette étape suppose que la triangulation « Maman, Papa, Bébé » soit acquise et que l’irréductibilité du conflit le soit tout autant.
En effet, seule l’expérience de la frustration, de l’absence et du manque permet la reconnaissance de l’existence de l’autre : il y a perte du sentiment de continuité et de sécurité avec l’émergence concomitante du sentiment de haine.
Le sentiment de haine s’origine dans le fait qu’il est intolérable pour l’enfant, que l’autre, sa mère, ait une expérience en soi, alors qu’il ressent la nécessité vitale de sa présence. Le rôle de la mère est déterminant dans cette expérience du conflit irréductible, haine/amour. La même personne peut à la fois allaiter et sevrer, choyer et punir…
C’est la mise en échec du sentiment d’omnipotence de l’enfant par la différenciation. Pour l’enfant l’expression de ses sentiments chaotiques (souffrance, haine, rage) se fait par le corps puisque, la pensée n’est pas construite, la mise en mots des besoins et des éprouvés est impossible. La mère « suffisamment bonne » selon les termes de Winnicott va transformer le tigre en petit chat par sa capacité à métacommuniquer avec l’enfant. Elle va pouvoir contenir, réconforter et apaiser l’enfant en proie à des pulsions agressives incontrôlables pour lui puisqu’il ne dispose pas de Moi.