Masculin, Féminin
Présentation de l'atelier
Le Masculin et le Féminin
ou le dialogue d'Éros et de Logos
« Faisons un Adam, dit Élohim dans notre image, capable de notre ressemblance. Élohim crée l’Adam,
dans son image, il crée lui, mâle et femelle, il crée eux ».
Le Masculin et le Féminin sont la base du psychisme humain
Cet atelier aborde l’organisation énergétique de la psyché qui repose intégralement sur la tension entre deux pôles « Masculin/Féminin ». Ils sont distincts, mais non séparés comme l’enseigne le Taoïsme depuis des millénaires. Il envisage le processus d’individuation comme l’intégration des deux moitiés de la psyché. En effet la tension entre le Féminin et le Masculin constitue la base même du psychisme humain. L’âme moderne a dissocié les deux, en privilégiant la Masculin et ses caractéristiques, et en réprimant, voire en méprisant les caractéristiques du Féminin (relation, sensibilité, spiritualité, altérité, intuition). Les conséquences de cette dissociation sont nombreuses et dangereuses pour l’être humain, qui se condamne à vivre dans la dimension réduite du raisonnement et de la pensée. L’homme moderne a créé un monde qui lui ressemble, de fer, de béton, de technologies, au détriment de son environnement naturel et de sa nature ontologique.
Le couple Masculin / Féminin, est le principe fondateur de la Création et de la vie psychique. Tous les mythes de la Création quelques soient les cultures et les époques, font état d’une scission au sein de l’unité principielle. L’unité première s’est polarisée en deux moitiés distinctes et non séparées, que nous connaissons sous l’appellation Masculin Féminin.
Le Un a évolué vers le deux pour donner le trois. Dans la philosophie grecque, ce schéma donne le Soi, Autos, polarisé en Éros et Logos. L’Éros correspondant à l’archétype Mère, principe Féminin, et Logos, correspondant à l’archétype Père, principe Masculin.
Transposés à la vie psychique, ce qui nous intéresse particulièrement dans ces ateliers, nous obtenons l’Inconscient, le Conscient et le troisième élément le Moi, instance psychique qui naît de la confrontation des deux premiers.
Dans la culture dominante, l’usage approximatif des mots utilisés a généré une confusion entre mâle/femelle, homme/femme, féminité/masculinité, Masculin/Féminin. Pourtant chacune de ces dualités correspond à des plans différents.
Le Masculin et le Féminin sont les deux archétypes cosmiques, Père et Mère divins, à l’origine de la Création et sans lesquels, rien n’aurait été possible. Les autres appellations participent de l’arborescence de ces deux premiers. Ainsi mâle et femelle correspondent au plan biologique, homme et femme, au plan physique, et féminité et masculinité au plan psychologique.
Ce qui est uni au plan cosmique est divisé au plan physique. Dans le monde physique, celui des phénomènes, le Masculin a une existence distincte du Féminin : la psyché androgyne par nature fait l’expérience d’un corps sexué. Dans l’ignorance de cette réalité, l’homme et la femme s’identifient à leur sexe et à toutes les caractéristiques que la culture environnante leur attribue. Cette répartition des talents, des compétences et des possibilités est spartiate .Elle est à l’origine d’inégalités sociales injustifiées, de troubles psychiques, de conflits et d’incompréhension entre les deux belligérants. Cette réalité témoigne de la nécessité de solder ces archaïsmes, pour qu’advienne une humanité mature.
La maturité psychoaffective vient du dialogue entre l’Inconscient et le Conscient
Dans cet atelier, il est question des deux grands principes cosmiques qui sont à l’œuvre dans la psyché humaine que nous nommons depuis un siècle avec l’avènement de la psychanalyse, Inconscient et Conscient.
Autrefois, ils étaient connus sous d’autres noms : Esprit et Matière pour la tradition alchimique, Accompli et Inaccompli pour le judaïsme, l’Immaculée Conception et le Saint-Esprit pour le christianisme.
L’Inconscient est l’inaccompli de nous, une matrice universelle, qui contient la mémoire du monde, autant que la mémoire de nos expériences individuelles. À la vue de ces spécificités, elle est considérée par Jung comme le Féminin, tandis que le Conscient, l’accompli de nous-mêmes, est le Masculin. Le statut d’adulte résulte chez l’homme comme chez la femme, de l’émergence d’un Moi contenant. Que doit contenir ce Moi ? Les forces agissantes de l’Inconscient ; faut-il qu’il reconnaisse leur existence, qu’il les nomme, les apprivoise, pour assurer la victoire de la lumière sur les Ténèbres. Si ce dialogue vient à faire défaut, les Ténèbres, l’inconscience, l’immaturité, l’irresponsabilité mènent la danse, légitimant la barbarie, et le non-respect de la vie, ce dont témoigne l’état de notre planète et les conflits meurtriers qui s’y perpétuent depuis la nuit des temps.
Le processus d’individuation fait l’objet d’un atelier spécifique. Le développement de la psyché n’est pas affaire de volonté, de décision, de raisonnement, dynamique et masculine par excellence. Il dépend d’une attention portée à la vie du dedans, à l’intériorité qui se manifeste par des intuitions, des rêves, des charges émotionnelles, une humeur instable, des prémonitions et des somatisations. Cette attention est un Féminin dynamique qui apporte à la vie psychique tous les nutriments dont elle a besoin pour s’orienter vers sa complétude : le retour à l’unité. Le Féminin agit à l’identique de la terre Mère, qui de façon souterraine et invisible assure la transformation de la semence jusqu’à son terme, le fruit.
Cette référence biblique est un incontournable pour comprendre le sujet dont il est question. « Élohim crée l’Adam, dans son image, il crée lui, mâle et femelle, il crée eux ». La version hébraïque des mots Mâle et Femelle est très éloignée du sens commun que nous attribuons à ces mots. En effet, Mâle signifie « se souvenir » et Femelle « l’abysse, le trou ». Le Mâle est celui qui se souvient de l’abysse. L’Accompli se souvient de l’Inaccompli, la Lumière se souvient des Ténèbres dont elle est issue, le Conscient se souvient de l’Inconscient. Il n’est pas question dans le chapitre 1 de la Genèse de la femme biologique Eve. Elle n’est mentionnée qu’au 3° chapitre. Il semble bien que nous avons là, la description d’un prototype, celle de l’homme archétypiel qui advient au 6° jour en même temps que les animaux terrestres. Ce détail nous informe de la nature biologique et pulsionnelle de l’Adam. Chacun d’entre nous est sommé de civiliser ses pulsions, non par la répression qui nous transforme en bombe à retardement, mais par leur conversion. Nous devons rencontrer tous les contenus psychiques constitutifs de notre Inconscient, les travailler et les intégrer à notre personnalité pour l’élargie et l’enrichir.
Une autre façon de le dire : le couple dialectique Éros et Logos
Le Bardo Thödol est loin d’être une spéculation religieuse ou une pensée mythologique. Il est considéré à l’instar de Jung, comme le fondement d’une connaissance psychologique qui appartient à l’humanité dans sa totalité.
Alors que la psychologie moderne découvrait les structures universelles du conscient profond et leur conditionnement au travers la notion d’archétype, le Bardo de cette vie, affirma que la racine même de la souffrance est notre esprit : il est malade. En connaissant la nature de notre esprit, nous reconnaîtrons la nature de notre souffrance. Nous avons là une définition des maladies noétiques dont souffre l’humanité.
Le 4° bardo est celui du moment de la mort et s’accompagne d’une pratique nommée Powa qui assure le transfert de la conscience. Dans cette approche le processus de mourir se fait en trois étapes.
Le trépas est suive d’une confrontation avec la claire lumière primordiale, qui selon le degré de conscience supérieure du défunt s’étale sur une période de 3 à 7 jours. À la suite de cette période, il fait l’expérience de la réalité de son esprit identifié auquel il est attaché et la réalité de la nature ontologique de ce même esprit. Selon l’orientation prise, il se dirige vers le 3° bardo, celui de la renaissance. Son esprit est repris par Samsara, la roue des répétitions de l’existence.
Dans cette tradition, l’esprit est illimité, il est un « courant d’être » ou un « courant de conscience » qui passe d’existence en existence. Ce courant est une conscience primordiale, inaltérable et immortelle et c’est cela qui survit à la dissolution de la forme engendrée par la mort.
Pour Jung l’Éros est associé au féminin. « La psychologie de la femme repose sur le principe du grand Éros qui unit et sépare, tandis que l’homme s’attache, depuis toujours, au Logos comme principe suprême ».
L’approche de Jung est semblable à celle du philosophe grec Héraclite, pour qui l’âme s’ouvre à la connaissance d’elle-même et du monde par le Logos. L’homme est doué d’auto réflexion qui lui permet de se penser lui-même et le monde, « je me suis cherché moi-même » dit Héraclite. Cette quête Jung l’appellera le dialogue entre l’Inconscient et le Conscient. C’est Éros qui permet ce dialogue, car il est une instance médiatrice entre les dieux et les mortels. Donc entre l’Esprit et la Matière. En tant que force de cohésion qui travaille au maintien de l’unité et de l’intégrité de la psyché, Éros a pour partenaire le Logos, le principe premier, l’ordre du monde, la loi cosmique « ce qui est commun aux hommes ». Les archétypes sont les lois universelles qui structurent et animent l’univers et les hommes.
Le mythe de Tirésias et le mythe de Platon dans le Banquet rendent compte de cette unité première qui s’est polarisée entre le Masculin et le Féminin. Tirésias est ce célèbre devin de la mythologie qui perdit la vue, car il avait contemplé Athéna nue, sans son consentement. En pareil cas la sanction est immédiate, nul mortel ne peut contempler une divinité sans perdre la vue. Pour adoucir sa peine, la déesse lui accorda sept vies au cours desquelles il se métamorphosa tantôt en femme, tantôt en homme. Cette double expérience l’amènera à arbitrer un conflit entre Zeus et Héra, son épouse. Qui de la femme ou de l’homme a le plus de plaisir en amour ?
Le mythe de Platon fait référence à l’hermaphrodite des origines dont la puissance menaçait les Dieux au point que ces derniers l’ont scindé en deux et que depuis Masculin et Féminin se cherchent pour recréer l’unité première.
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