Le mythe d'Œdipe...

C'est un complexe...

Le mythe d'Œdipe a fait résurgence au XX° siècle avec la théorie du complexe d'Oedipe développée par Sigmund Freud, dont il s'est largement inspiré.

Freud a théorisé que tous les petits garçons élisent leur mère en tant qu’objet principal de leur désir. Il s'ensuit une rivalité au père qu'il est nécessaire d'évincer pour obtenir l'exclusivité de la mère/femme convoitée.

En règle générale, ces désirs émergent à l’âge de trois à cinq ans, lors du stade «phallique» du développement de l’enfant. Ce dernier écrasé sous le poids de ses désirs coupables, "tuer le père et épouser la mère", serait condamné à les refouler et à souffrir des pires angoisses face à ces matériaux réprimés. Cette théorie est cohérente avec la notion de libido de Freud : une énergie vitale qui prend sa source dans la pulsion sexuelle... la suite

C'est un symbole...

Jung a une autre acception de la libido. Elle est l'énergie vitale qui est en circulation dans tout l'univers comme dans la psyché humaine. Il ne nie pas la pulsion sexuelle, mais ne lui accorde pas l'exclusivité de la vitalité psychique. Cette vitalité est assurée par les archétypes contenus dans l'inconscient collectif.

Le mythe d'Œdipe est alors une métaphore, une allégorie qui signifie le renoncement à la mère, dont il est vital de se détacher ; et la nécessité de s'émanciper de la loi du père pour devenir un être autonome, émancipé de l'histoire parentale. A défaut, l'enfant devenu adulte n'est que le prolongement de ses parents, privé de la possibilité de vivre sa vie propre. Il est prisonnier du scénario familial et de fait son Processus d'Individuation est entravé.

Avec cette grille de lecture le mythe d'Œdipe retrace le Processus d'Individuation d'un homme ordinaire , qui sous l'impulsion notamment de l'archétype du héros est propulsé après biens des drames et des tribulations au rang d'immortel... la suite

C'est l'oeuvre au noir, la rencontre avec l'ombre...

L'archétype du processus d'individuation impulse à la psyché un mouvement d'émancipation des forces obscures de l'inconscient, la Grande Mère symbolique avec laquelle il est dangereux de rester confondu. Mais pour s'en émanciper il est nécessaire de l'épouser. En alchimie, comme en analyse jungienne, la rencontre de l’ombre et de ses contenus, est une étape très confrontante pour le Moi qui préférerait s’y soustraire par crainte d’être démantelé, parce ce que, ce qui remonte à la surface a de quoi le surprendre. C’est bien l’expérience d’Œdipe, lorsqu’il est avisé par le devin Tirésias, qu’il est à l’origine de tous les maux qui s’abattent sur Thèbes, lui qui se croyait le sauveur de la ville. Imaginez sa stupeur quand il apprend qu’il a tué son père, qu’il a commis un inceste avec sa mère, qu’il l’a épousée, et dont il a quatre enfants ; que la cause qu’il cherche en vain à l’extérieur n’est autre que lui-même. La teneur de ces révélations a de quoi en ébranler plus d’un. C’est une histoire sordide, pour qui ignore le langage symbolique d’un mythe. Au plan psychique, l'oeuvre au noir consiste à prendre conscience de sa propre confusion intérieure en confrontant le Moi à ce qu'il a rejeté dans son inconscient personnel, à savoir son ombre. Il va de soi que cette confrontation avec la face cachée de sa personne dérange la construction narcissique et son idéal du Moi...la suite